Le PSG avant l'argent qatari
Aujourd'hui, tout le monde connaît le Paris Saint-Germain et sa domination en France. Nous connaissons également beaucoup des joueurs qui ont porté ses couleurs au cours de la dernière décennie et demie : Zlatan Ibrahimovic, Neymar, Kylian Mbappé, Sergio Ramos ou encore Lionel Messi, pour n'en citer que quelques-uns. Mais cela ne représente qu'une partie de l'histoire du PSG. En 2011, ce n'était pas sa première expérience avec de gros investissements, et d'une certaine manière, cela fait partie de son histoire. Aujourd'hui, nous allons parler du PSG avant l'investissement qatari et évoquer quelques chapitres de son parcours dans le football français.
Les ancêtres
L'actuel Paris Saint-Germain FC est un club relativement jeune par rapport à la plupart des grandes équipes européennes. Il fut fondé en août 1970 à la suite de la fusion des deux clubs de la capitale de l'époque : le Paris FC et le Stade Saint-Germain. Le premier avait été créé un an plus tôt, dans l'optique d'implanter à Paris un club majeur comparable à ceux des autres capitales européennes, tout en promouvant le football dans la ville. Le Stade Saint-Germain, quant à lui, avait vu le jour en 1904 en tant que club omnisports, comprenant notamment le football. Son parcours dans le système du football français avait débuté en quatrième division, où il évoluait jusqu'en 1970.La naissance du PSG
Un groupe de trois hommes d'affaires voulait fonder un club parisien capable de rivaliser avec les grands clubs européens. Pour ce faire, ils contactèrent Santiago Bernabéu, alors président du Real Madrid, afin qu'il les guide dans ce projet. En suivant le modèle espagnol, les entrepreneurs créèrent le PSG à travers la fusion du Paris FC et du Stade Saint-Germain, et cherchèrent à recruter des abonnés parmi les supporters de ce nouveau club. Ils réussirent à attirer environ 20 000 adhérents et, grâce à ce soutien, le Paris Saint-Germain vit le jour. Le Paris FC apporta le soutien financier, tandis que le Stade Saint-Germain mit à disposition l'infrastructure sportive, l'entraîneur et la majorité des joueurs.Le club parisien réalisa un recrutement marquant pour sa saison inaugurale avec Jean Djorkaeff (père du champion du monde Youri Djorkaeff), alors international régulier de l'équipe de France et joueur de l'Olympique de Marseille. Ce transfert montrait que le PSG avait des ambitions sérieuses. Lors de la saison 1970-71, le Paris Saint-Germain fit ses débuts professionnels en Division 2 (deuxième division française) et fut sacré champion dès sa première saison, décrochant ainsi la promotion en première division.
Lors de sa deuxième saison d'existence, et première en Division 1, le club termina à la 16e place, ce qui lui permit de se maintenir. Mais ce qui paraissait être une structure financière stable ne l'était pas, et c'est à ce moment-là que la Mairie de Paris entra en jeu, provoquant des conflits internes entre les fondateurs. Cela mena à la scission du club : d'un côté, le Paris FC, qui resta en Division 1 ; de l'autre, le Paris Saint-Germain, qui subit les sanctions de la Mairie et fut relégué en Division 3, où il perdit son statut professionnel.
La renaissance
La situation n'était pas simple : non seulement le club perdait sa place dans le football professionnel, mais il ne pouvait compter que sur cinq joueurs de l'équipe première, les autres étant restés au Paris FC. En Division 3, il dut également remplacer son équipe réserve, laquelle forma l'effectif pour la saison 1972-73. Cette génération de jeunes talents comprenait notamment Christian André, joueur important dans la deuxième place obtenue par le club, tout près de la montée.Ou du moins, c'est ce qui semblait, car la première place revint à l'US Quevilly-Rouen, qui se retira à la fin de la saison pour raisons financières, offrant ainsi au club parisien la montée en Division 2. L'équipe recruta François M'Pelé comme attaquant de référence, et avec lui, elle trouva l'élan nécessaire pour obtenir une deuxième promotion consécutive, cette fois en Division 1, où elle se maintiendra jusqu'à aujourd'hui.
Le premier âge d'or
Le reste des années 1970 vit le PSG consolider sa place dans l'élite. Jamais le club ne connut réellement de saison menaçant son maintien. Peu à peu, il gagna du prestige, ce qui permit de recruter des joueurs de renom comme Carlos Bianchi et de promouvoir des talents issus de son centre de formation, tels que Luis Fernandez.Le début des années 1980 fut marqué par le premier grand titre du club parisien : la Coupe de France en 1982, remportée face à l'AS Saint-Étienne de Michel Platini, après une séance de tirs au but concluant un match nul 2-2 dans le temps réglementaire.
Cet exploit leur permit de faire leurs débuts européens en participant à la Coupe des vainqueurs de coupe la saison suivante, où ils remportèrent à nouveau la Coupe de France, cette fois contre Nantes en finale. Le trophée de champion de France se fit encore attendre quelques années, jusqu'en 1986, lorsque la progression du club se concrétisa par son premier titre de champion, avec Dominique Rocheteau et Luis Fernandez comme figures principales. La victoire eut toutefois un goût amer, car elle entraîna également le départ de plusieurs de leurs meilleurs joueurs. Le club connut alors deux saisons très difficiles, terminant successivement septième puis quinzième.

Canal+ devient le nouveau propriétaire du Paris Saint-Germain
La deuxième ère dorée
Bien que la situation commençât progressivement à s'améliorer, il fallut d'importants investissements, qui ne se traduisirent pas immédiatement par des titres. Cela mena le club à s'endetter. En 1991, Canal+ prit alors le contrôle du PSG, en faisant une véritable puissance économique du football français. Le club renouvela presque entièrement son effectif, recrutant notamment Valdo, international brésilien, et David Ginola. Résultat : une troisième place en championnat dès la première saison sous ce nouvel actionnariat.L'année suivante, l'investissement continua avec les arrivées de Bernard Lama, Alain Roche et surtout George Weah, qui devint la grande star de cette époque. Cette saison-là, le PSG termina deuxième du championnat et remporta sa troisième Coupe de France. Mais cela ne suffisait pas à Canal+, qui fit venir Rai de São Paulo FC la saison suivante, pour enfin offrir au club son deuxième titre de champion de France.
Ce fut une ère faste où le PSG remporta plusieurs titres nationaux et surtout son premier trophée européen, la Coupe des vainqueurs de coupe de l'UEFA en 1996. Cette période vit également naître une rivalité enflammée, l'une des plus intenses du football français : le fameux « Classique », nom donné à l'affrontement entre le PSG et l'Olympique de Marseille, les deux clubs dominants des années 1990.
Au début des années 2000, Canal+ décida de se désengager, ouvrant la voie à ce qui deviendrait l'ère pré-pétrodollars : une équipe irrégulière, capable de remporter des coupes nationales et une Coupe Intertoto, et de former ou attirer des joueurs de haut niveau comme Pauleta, Jay-Jay Okocha ou Ronaldinho, mais incapable de décrocher un nouveau titre de champion ou de s'imposer durablement en Europe.
En 2011, Qatar Sports Investments fit son apparition, avec Nasser Al-Khelaïfi comme visage public du groupe d'investissement. La suite, on la connaît bien.